top of page

POLE ACCOMPAGNEMENT SOCIAL

Le centre social,

un cadre structurant

Les Tsiganes / Gens du voyage sont souvent attachés à une structure d’action sociale (association ou CCAS) quand bien même elle serait très éloignée de leur lieu de séjour, y compris si ce dernier apparaît comme durable. Le paradoxe tient au fait que les familles ont de nombreux besoins en terme d’accompagnement social, mais que les institutions ne les repèrent pas.

Pour de nombreux services et travailleurs sociaux, il en résulte que ces familles ne sont pas « en demande de soutien social », ou qu’elles n’adhérent pas aux propositions faites. Du fait de ces stratégies d’évitement, on observe relativement peu de conflits ouverts entre ces familles et les institutions qu’elles fréquentent.

De même, la crainte d’être « jugé » sur la manière d’organiser sa vie ou d’être dans l’obligation de parler de "choses qui nous regardent" peuvent freiner le recours aux services sociaux.

S’il y a des contacts, ils sont ponctuels et ne débouchent pas toujours sur une relation de confiance susceptible d’engendrer une démarche volontaire de suivi social de la part des familles.

Au regard de l’ensemble de la population accueillie par les services sociaux et médico-sociaux en Seine-Saint-Denis et des problèmes auxquels ils sont confrontés, les Tsiganes / Gens du Voyage représentent un faible pourcentage. On peut dire qu’apparaît encore nettement une méconnaissance de leurs difficultés sociales par les instances de travail social.

​

Une des causes principales de cette mise à l’écart, est l’analphabétisme et l’illettrisme qui touchent une très grande partie des générations adultes de 25 à 50 ans, laquelle va de pair avec une certaine gêne, voire une honte face à l’impossibilité d’effectuer des taches et demandes courantes si celles-ci imposent de se trouver devant un formulaire à remplir, des consignes à lire, ou même devoir s’exprimer.

Ce sont plus généralement des difficultés à entrer dans la formalisation des rapports avec les institutions : la peur d’une représentation de soi non conforme avec les représentants d’un monde différent.

Il faut rappeler également que les rapports avec les institutions sont souvent basés sur le rapport de force et le conflit : lors d’installations « sauvages » ou « spontanées », des heurts parfois violents se produisent avec les forces de l’ordre, les communes et c’est ce mode de relation aux institutions qui fait le lot pratiquement quotidien de certaines familles. Cette situation de distance est cependant compensée par une forte sollicitation des diverses associations œuvrant sur le département auxquelles elles préfèrent s’adresser. Les dossiers de demandes d’aides transitent alors par celles-ci, plus souples dans leur fonctionnement donc plus en proximité, plutôt que par des interlocuteurs institutionnels considérés comme plus distants.

Bien que les accompagnements menés par les associations spécifiques soient indispensables au maintien des droits des familles accueillies , cet état de fait se solde par un paradoxe non négligeable : l’ADEPT, en tant que structure d’accompagnement social œuvre pour l’accès aux droit commun des familles tsiganes / Gens du voyage, mais la « fidélité » du public, renforcée par les difficultés d’accès à une domiciliation et un accompagnement, rendent captives certaines familles et créent un embouteillage aux portes de l’association : beaucoup de demandes, et de très rares sorties vers le droit commun.

Les problèmes évoqués par ces familles montrent pourtant que leurs besoins sont nombreux. En effet, quand bien même les personnes maintiennent une activité économique, souvent peu rentable (voir plus loin « besoins en terme d’accompagnement socio économique »), leur survie réside dans le versement des prestations sociales et familiales, gage de stabilité financière (RSA, Prestations familiales CAF, AAH.)

bottom of page